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  • : Le blog du groupe Front de gauche à la région Auvergne
  • : Avec près de 15% notre liste a suscité un véritable espoir pour toutes celles et tous ceux qui sont à la recherche d’une alternative. Nous sommes aujourd’hui dans la majorité à la Région pour porter et faire vivre au quotidien le Pacte citoyen. Nous voulons poursuivre notre démarche en construisant notre action d’élus avec les auvergnats. Ce blog, outil interactif, est là pour cela. Nous rendrons visibles nos interventions et solliciterons en permanence les auvergnats ! Ce blog est à vous !
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29 juin 2015 1 29 /06 /juin /2015 16:35
SESSION DU 29 JUIN 2015

Intervention d’Éric DUBOURGNOUX

Dans le cadre de la réunion conjointe en

visio conférence des Conseils

régionaux d’Auvergne et de Rhône-Alpes

Monsieur le Président,

Mes cher-e-s collègues,

A l’occasion de la session budgétaire, le 16 décembre dernier, j’attirais votre attention, sur l’inquiétude des agents du conseil régional et des directions régionales des services déconcentrés de l’Etat (DRAAF, DREAL, DIRRECTE…) qui siègent à Clermont-Ferrand. La perte du statut de capitale régionale de Clermont-Ferrand conforte l’avenir incertain qui est le leur. Avec eux, les élus locaux et tous les acteurs de la vie sociale et économique vivent dans l’angoisse quant aux conséquences prévisibles de cette fusion.

D’ailleurs, les conclusions du récent rapport rendu par la mission inter-inspections, mandatée par le gouvernement pour réorganiser les services de l’Etat, ne vont pas les rassurer. Bien au contraire, elles sont révélatrices d’une volonté : restructurer le territoire français autour de puissantes régions, armées pour conduire la guerre économique inscrite dans les gènes de l’Europe marchande, véritable machine de guerre contre les peuples. L’actualité en atteste au vu de sa soumission grotesque et suicidaire aux exigences des grandes organisations internationales de la finance dans le seul but de mettre le peuple grec à genoux.

Ainsi, selon cette mission, 1448 agents sont « susceptibles de connaître une mutation géographique ou fonctionnelle », dans les services régionaux de l’Etat. L’éloignement pressenti de centaines de fonctionnaires porterait un nouveau coup à l’Auvergne, à ses habitants, à ses services publics, à toutes les forces vives que sont le milieu économique et associatif, mais aussi aux collectivités territoriales auprès desquelles l’Etat assure de nombreuses missions et autres conseils et assistance.

Nos inquiétudes sont vives et nous comprenons que celles des agents le soient bien plus encore quand on lit dans ce rapport qu’il convient de « rejeter les solutions de facilité qui consisteraient à maintenir en l’état les directions régionales actuelles dans les anciens chefs-lieux, au nom de la préservation sur place des emplois publics, ou parce que la mobilité géographique des agents est difficile ». La proximité des services de l’Etat semblent n’être qu’une préoccupation bien secondaire pour les prescripteurs d’oukases, mandatés par M.Valls. La finance d’abord, l’humain après ! Tel est le slogan qui symbolise la politique conduite par le premier ministre. L’Auvergne a décidément du souci à se faire de même que Clermont-Ferrand « qui risque de perdre gros » pour plagier le récent article d’un hebdomadaire auvergnat.

Certes, on nous annonce un rôle accru des préfets pour suppléer l’éloignement des directions régionales. Mais qu’adviendra-t-il des administrations telles que les ARS, indépendantes des préfets départementaux, et qui, pourtant, travaillent tous les jours avec les conseils départementaux sur ces enjeux si importants que sont les questions sanitaires et d’hébergement ?

Que l’on ne compte pas sur les élus de notre groupe pour couvrir d’un drap blanc les sacrifices humains et les conséquences économiques que cette fusion prépare pour l’Auvergne.

Monsieur le Président, les agents du conseil régional et de l’Etat sont inquiets. C’est pourquoi, nous vous invitons à répondre aux nombreuses interrogations qui sont les leurs. A quelles éventuelles mutations ou mobilités vont-ils être confrontés ? Comment évoluera leur régime indemnitaire ? Ils souhaitent être légitimement associés à la concertation pour trouver des réponses partagées à ces questions décisives pour leur avenir.

Face aux dangers qui se profilent pour les populations et les territoires auvergnats, notre mission n’est pas d’abdiquer sous la dictée des puissants, mais de nous battre, aux côtés des Auvergnats, pour que la future région ne soit pas un territoire inégalitaire et divisé. Ainsi, nous avons été très attentifs au débat et au vote du CESER, pour la désignation du chef-lieu provisoire de la Région fusionnée. 14 membres se sont abstenus et 17 n’ont pas pris part au vote. N’est-ce pas le signe des interrogations et des inquiétudes que j’évoquais précédemment ?

Nous agissons pour des politiques régionales publiques, construites sur les valeurs d’égalité, de solidarité et de justice sociale. Pour cela, nous avons besoin d’un service public d’égale qualité sur tout le territoire de la grande région. Nous avons donc besoin d’une authentique proximité avec des agents territoriaux proches, disponibles et dont la dignité doit être respectée.

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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 09:26
Communiqué de presse: Manifestation du 13 juin à Gueret

Pour la reconquête et le développement des services publics

Les services publics sont plus que jamais utiles pour les besoins des populations et à l’intérêt général. La protection sociale joue un rôle majeur d'amortisseur social dans la crise qui nous frappe. Les services publics doivent donc être préservés de toute soumission à des intérêts privés comme aux marchés financiers. Ils sont indispensables à toute alternative à l'austérité et à tout projet d'avenir, si on veut :

  • Assurer l'accès effectif aux droits, la mise en œuvre des solidarités, une juste répartition des richesses
  • Faire prévaloir l'intérêt général, l'égalité des femmes et des hommes et l'Humain sur les intérêts particuliers
  • Mettre en œuvre, à l'opposé de l'actuelle réforme territoriale, un aménagement équilibré du territoire, l'égalité des citoyen-ne-s, un renouveau de la démocratie
  • Défendre, reconquérir, développer les services publics de la santé, de l’énergie et de la formation.
  • Engager sérieusement la transition écologique

A l’heure où Les préconisations portées par le rapport du député Philippe DURON sont de véritables bombes contre le service public, l’environnement et l’aménagement du territoire, ne laissons pas dépecer notre réseau ferré national, gravement menacé par l’austérité imposée par la commission européenne. Ne laissons pas le gouvernement poursuivre la politique de baisse de la dépense publique menée par ses prédécesseurs. Les services publics, ainsi que les droits sociaux qui ont été gagnés de haute lutte durant plus d’un siècle ne sont pas des charges insupportables. Au contraire, ils sont les gages de la solidarité indispensable pour que chacun vive mieux. A l’opposé, l’urgence est de s’attaquer à la fraude organisée par la finance et par les grands groupes industriels pour trouver les ressources nécessaires à leur financement.

Une manifestation nationale défendra les services publics, dix ans après une mobilisation qui avait suscité la naissance d'une convergence nationale contre la fermeture de nos services publics essentiels à la vie de nos territoires et aux besoins des populations.

Le groupe Front de Gauche du Conseil Régional Auvergne soutient et appelle les citoyen-ne-s à se mobiliser le 13 juin à Guéret pour la reconquête et le développement des services publics.

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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 10:51
Réaction dans la tribune de l'Humanité de Luc Bourduge sur le rapport DURON

Après la Publication du Rapport DURON sur les Trains d’Équilibre du Territoire,

En quoi l'abandon des trains inter-cités creuserait-il la fracture territoriale?

Tribune de Luc Bourduge, Vice-Président (PCF) en charge de la mobilité et des transports au Conseil Régional Auvergne

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 15:50

Conférence de presse des portes paroles du Parti Communistes des régions Auvergne André Chassaigne et Rhône Alpes Cécile Cukierman pour les élections régionales 2015.

Entretien publié le dimanche 31 mai 2015 "Le Progrès"

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 11:43
Rapport DURON sur l'avenir des Trains d'Equilibre du Territoire:

L’Auvergne menacée d’enclavement !

Les préconisations portées par le rapport du député Philippe DURON, sont de véritables bombes contre le service public, l’environnement ou encore l’aménagement du territoire. Le réseau ferré national est aujourd’hui menacé par l’esprit d’austérité imposé par la commission européenne.

Si nous pouvons partager de nombreux constats relatifs à l’état du réseau ou à la vétusté des trains Corail, nous réprouvons avec force les propositions et les conclusions portées dans ce rapport. Obnubilé par la baisse des dépenses publiques et le dogme libéral de l’ouverture du rail à la concurrence, le document du député DURON va dans le sens d’un démantèlement continu et accéléré du réseau national de chemin de fer.

Avec la fermeture de lignes de trains d’équilibre du territoire, ce sont des régions entières qui sont aujourd’hui menacées d’enclavement. Le Massif Central et l’Auvergne sont encore une fois dans le collimateur de la politique libérale de l’Etat. Alors que les régions Auvergne et Rhône-Alpes sont appelées à fusionner dans près de six mois, les possibles fermetures des lignes TET Lyon-Bordeaux, Clermont-Fd-Béziers, Clermont-Fd-Nîmes et Montluçon-Paris sont des handicaps supplémentaires pour les bassins concernés et pour toute la région Auvergne.

Contrairement aux idées portées dans ce rapport et défendues par le Président du Conseil régional d’Auvergne, René Souchon, c’est bien le rôle majeur de l’Etat dans l’aménagement territorial qui est remis en cause, au nom de la sacro-sainte rentabilité. Comment peut-on défendre, devant les Auvergnat-e-s, la fermeture de lignes ferroviaires structurantes pour le territoire de notre région ? Quelle contradiction entre les propos tenus par René Souchon pour justifier ces fermetures et sa volonté de désenclaver le Massif Central !

D’autant que le Conseil régional, l’Etat et RFF, se sont engagés avec le Plan Rail et le Contrat de Plan Etat Région, dans la rénovation du réseau ferré régional.

Le rapport Duron nous propose donc un formidable gâchis financier en fermant des lignes qu’il juge peu rentables et qui ont pourtant bénéficiées, ces dernières années, d’investissements conséquents. Près de 50 millions d’euros pourraient partir en fumée en suivant les préconisations de Mr Philippe Duron.

Il préconise également le transfert de liaisons TET au Régions. Cela marquerait une nouvelle vague de désengagements de l’Etat sur les collectivités territoriales. Alors que celles-ci sont déjà mises fortement à contribution dans le cadre des restrictions budgétaires (-28 milliards d’euros de dotations en moins d’ici 2017), nous sommes particulièrement dubitatifs sur les compensations financières de ces éventuels transferts aux régions. N’oublions pas qu’à l’occasion de la régionalisation des Trains express régionaux (TER) en 2002, l’Etat avait également promis des compensations à l’euro près. Il n’en a rien été, les compensations étant figées depuis dix ans.

Avec la loi Macron, le rapport de Philippe Duron, s’inscrit dans une dérive libérale et anti-écologique visant à transférer les activités voyageurs et transports de marchandises du rail vers la route. Des centaines de cars et de camions supplémentaires vont donc circuler sur les routes et les autoroutes, aggravant ainsi la crise écologique avec l’accentuation des émissions de gaz à effet de serre.

Plus qu’une cure d’austérité, le réseau ferroviaire national a besoin d’un grand débat public afin de l’adapter réellement aux besoins des usagers et des territoires. L’Etat doit reprendre à son compte la dette contractée par RFF. Il doit surtout reprendre la main sur l’aménagement du territoire en se repositionnant comme le garant de l’égalité et de la solidarité territoriale. En effet il est urgent d’agir pour répondre aux besoins humains et aux défis environnementaux.

Éric DUBOURGNOUX

Président du groupe Front de gauche

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 16:18
Rapport DURON sur l'avenir des Trains d'Equilibre du Territoire:

Danger pour le mode ferroviaire

et l’aménagement du territoire.

Membre de la commission sur le devenir des trains d’équilibre du territoire, dite « TET d’avenir », présidée par le Député Philippe Duron, voici les raisons qui m’amènent à ne pas cosigner ce rapport remis ce jour au Ministre des Transports.

Sur l’ensemble du document, si je partage en grande partie l’analyse de la situation qui amène à un constat accablant du système, suite à des décennies de baisse des moyens pour ce mode transport, il est évident que beaucoup d’autres points m’inquiètent très fortement.

En tout premier lieu, il est important de rappeler que la mission confiée à cette commission est à intégrer dans le cadre d’austérité voulu par ce gouvernement, avec une seule et unique orientation : la baisse des dépenses publiques, donc la baisse des moyens alloués par l’Etat au déficit du système ferroviaire.

Si je rajoute à cela la réforme ferroviaire qui ne règle en rien la question des moyens, la baisse de participation de l’Etat dans le volet ferroviaire des Contrats de Projet Etat-Région, la libéralisation des transports par autocars, ce rapport, s’il était repris par le Gouvernement, amènerait à une remise en cause profonde du rôle du ferroviaire dans notre pays et aurait des conséquences fortement néfastes sur l’aménagement du territoire. Je regrette que ce rapport ne préconise pas un redynamisme et un développement du mode ferroviaire au regard des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

Si le déficit de l’activité ferroviaire est en forte hausse, il est à mettre essentiellement sur la hausse du cout du système qui est supporté par les seuls transporteurs au travers des péages d’accès à l’infrastructure. A ce titre, la France a été pointée du doigt par la commission européenne dans le cadre du débat sur le 4e paquet ferroviaire, ne finançant qu’à 32% le système contre 90% en Suède ou 50% en Allemagne. Seule la Belgique fait plus mal…

Déficit qui pourrait s’accentuer avec la loi « Macron », la SNCF ayant évalué à 60 millions d’€ le déficit supplémentaire dès la première année !

Le renforcement de l’offre sur les axes les plus fréquentés tels que Paris-Caen, Paris-Limoges-Toulouse, Bordeaux-Marseille, Nantes-Lyon ou Paris-Clermont ne suffira pas à cacher l’abandon par l’Etat des territoires les plus en difficultés.

Car la grande majorité des liaisons verra au mieux une réduction importante des services et, au pire, une fermeture pure et simple comme cela est préconisé pour Clermont-Béziers.

Il est à noter que sur les 6 lignes nationales indispensables pour l’Auvergne, 5 seront supprimées : Montluçon-Bourges-Paris, Clermont-Ussel-Bordeaux, Lyon-Montluçon-Limoges-Bordeaux, Clermont-Beziers, Clermont-Nimes.

Je rappelle qu’il y a souvent pour ces territoires, une forte imbrication entre l’activité voyageurs et l’activité FRET, donc industrielle. Le retrait de l’Etat sur ces liaisons fragilise l’avenir de celle-ci. C’est le cas sur Clermont-Béziers et pour l’activité industrielle à St Chely d’Apcher (Arcelor Mittal) dont l’alternative routière pour le transport par camion est très limitée.

D’autre part, la baisse de l’offre réduit les recettes et augmente le déficit du système. La démonstration inverse a été faite dans les régions avec une augmentation des services et donc de l’attractivité.

Quid des investissements passés et à venir dans les Contrats de Projets Etat-Région ?

Depuis de nombreuses années des financements sont mis sur l’infrastructure dans le cadre de contractualisation tripartites Etat - SNCF Réseau - Régions. En Auvergne c’est le cas sur les liaisons Clermont-Béziers, Clermont-Nimes et Bordeaux-Lyon, les Régions Centre et Auvergne ont budgétisées des études pour l’amélioration de la liaison Montluçon-Bourges…que ce rapport préconise de supprimer…

Quant à l’alternative routière pour le transport des voyageurs, préconisée dans ce rapport, elle n’est pas la réponse apportée aux besoins. L’autocar n’offrira jamais le même service (parcours, points d’arrêts...), tout particulièrement pour les territoires intermédiaires qui seront les plus pénalisés encore une fois. D’ailleurs lors des auditions, nombre d’associations et d’organisations ont démontré que le transfert vers les autocars amenait à une désaffection du transport collectif au bénéfice de la voiture individuelle.

En tant qu’élu régional, je ne peux accepter les préconisations de la commission, ou plus exactement cautionner les décisions qui pourraient en découler avec un transfert important du nombre des liaisons ou morceaux de liaisons vers les Régions. C’est un désengagement supplémentaire de l’Etat vers celles-ci.

D’ailleurs c’est une des craintes exprimée par l’Association de Régions de France lors de son audition, excluant tous surcouts supplémentaires liés aux transferts éventuels et aux rabattements à mettre en place avec des suppressions d’arrêts sur les TET restants.

Un transfert dans la précipitation.

Il est inconcevable d’envisager que des modifications de grandes ampleurs puissent voir le jour à l’occasion du service annuel 2016 (décembre 2015) !

La réservation des sillons pour 2016 ne peut qu’être modifiée à la marge. Ce qui signifierait que les services abandonnés » par l’Etat dès la nouvelle convention TET au 1erjanvier 2016 ne seront pas repris immédiatement par les Régions. Si on rajoute à cela les difficultés budgétaires de ces dernières, de là à imaginer qu’ils seraient définitivement supprimés, il n’y a qu’un pas… D’autant plus qu’il sera extrêmement compliqué de mettre autour d’une table plusieurs régions concernées par un transfert, alors qu’avec la réforme elles seront organisées sur un périmètre différent dans quelques mois !

Un débat parlementaire est nécessaire.

Face à un tel bouleversement proposé, il est indispensable que la représentation nationale soit saisie de ce dossier et puisse apporter son avis sur un enjeu aussi important pour l’aménagement du territoire.

Luc BOURDUGE

Vice-président au Conseil régional d'Auvergne

en charge des transports et de la mobilité.

Pour lire le rapport, cliquez ICI

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 15:15

Conseil régional d’Auvergne

Session du 24 mars 2015

Groupe Front de gauche

Intervention liminaire d’André CHASSAIGNE

Conseiller régional Front de gauche

Je voudrais tout d’abord au nom du groupe Front de Gauche vous remercier pour les mots très justes que vous avez prononcés, Monsieur le Président, en la mémoire de notre collègue Yves Carroy, dont les parcours d’élu et de militant ont été si intimement liés. Dire aussi notre tristesse, à la suite du décès de Catherine Damesin.

Je commencerai mon intervention, sur un retour des élections départementales en notant en particulier la hauteur de l’abstention, sur le plan national mais aussi sur le plan régional. Encore trop de nos concitoyens ne se sont pas déplacés pour aller voter. Un scrutin porté par les abstentionnistes pourrait être interpréter comme une sorte de défiance, de fatalisme, de résignation à changer les choses par le vote. Nous devons en effet nous interroger sur les causes profondes de cette abstention et du vote en faveur du Front National.

Je citerai Jacques Bossuet :

« Le ciel se rit des prières qu’on lui fait pour éloigner de soi des maux dont on persiste à accepter les causes ».

Je crois qu’il faut réfléchir sur cette phrase. C’est en effet l’expression d’une colère vis-à-vis du pouvoir qui a aujourd’hui le choix des orientations que je qualifierai de « macroniennes » après avoir fait « Vallser », l’image est opportune, les promesses de 2012. Ajoutons à cela, le brouillard entretenu par la remise à plat des compétences des collectivités et des Conseils Départementaux en particulier, qui n’a pas facilité le déplacement jusqu’aux urnes. Sans oublier le maintien de l’institution départementale au-delà de 2020 qui n’est toujours pas garantit.

Quoi qu’il en soit, le résultat des urnes pour ce premier tour des départementales, doit inquiéter toute la gauche et je dirais plus largement à alerter notre peuple dans son ensemble. Certes, même si cela ne suffit pas à nous satisfaire, le Front de Gauche arrive à tirer son épingle du jeu avec environ 9% du vote national, lié à l’émergence d’une force de gauche alternative. 14,5% dans le département du Puy-de-Dôme dans le cadre d’un rassemblement avec Europe Ecologie les Verts qui concrétise notre volonté partagée, de créer des convergences dans la perspective de construction d’une autre majorité politique.

C’est à cette alternative vers l’Humain et son environnement que nous voulons travailler. Pour l’amélioration des services publics de qualité rendue par des fonctionnaires notamment territoriaux au service des populations. Pour une économie redynamisée par une redistribution des richesses créées, plus généreuse pour le monde du travail et les retraités. Ils ont exprimé leur opposition aux politiques d’austérité à l’œuvre dans le pays.

Oui la colère et l’indignation se sont exprimées sur ce vote. Colère et indignation face aux renoncements vis-à-vis des pouvoirs de la finance, des actionnaires du CAC 40 et aux sacrifices demandés au nom de l’austérité sans autre résultat que la montée du chômage et de la pauvreté.

Pour autant, même si nos divergences sont très fortes, avec ces orientations gouvernementales, nous rejetons la politique du pire en refusant de donner à la droite et à l’extrême droite, les clés du pouvoir et en particulier les clés des départements et des régions. Il suffit d’entendre un Wauquiez, pour mesurer quelles entreprises de démolitions seraient mise en œuvre. Aller encore plus loin dans l’austérité, régressions des protections sociales, concurrence de tous contre tous, réductions des dépenses et de l’emploi public, privatisation des services publics, déconstructions des politiques de solidarité misent en place à l’échelle départementale par des majorités de gauche.

Tout commence, « en mystique et fenian politique » écrivait Charles Peguy, aussi après avoir cité Bossuet, vous comprendrez que dans ce contexte, je revienne naturellement à Aragon dans la « Rose et le réséda » :

« Quand les blés sont sous la grêle, Fou qui fait le délicat, Fou qui songe à ses querelles, Au cœur du commun combat ».

La deuxième partie de mon intervention portera sur le rapport régional des comptes. Le rapport d’observations concerne les exercices de la période 2007 à 2012, il est aussi riche d’enseignements. Aussi riche, j’aurais pu dire une parabole Biblique mais rien de mystique là-dedans. Nous sommes d’emblée au cœur du politique et c’est du lourd. Nous sommes ici en plein dans la montée en puissance des transferts de compétences issus de la loi d’aout 2004. C’est l’acte II de la décentralisation, une décentralisation libérale portée par le premier ministre de l’époque Jean-Pierre Raffarin. Rappelons que cet acte II a été précédée par une modification de taille de la constitution et de son article 1 comme suit : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. "Son organisation est décentralisée ".

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, s’est particulièrement attardé sur l’évolution de la santé financière de la région, sur l’exécution du CPER 2007/2013.

Pendant 5 ans, le CR a subi l’Acte II de décentralisation où l’Etat a transféré aux régions les agents TOS des lycées. Ces transferts se sont accompagnés par un gel des dotations et par une réforme de la fiscalité locale supprimant la Taxe professionnelle en 2010.

Sur cette partie, la Chambre Régionale des Comptes pointe très justement tout ce que les communistes et le Front de gauche ont pu développer et dénoncer sur la décentralisation libérale.

Près de 1400 personnels d’Etat sont passés à la Région, augmentant de 25% les dépenses de fonctionnement, passant de 320 M€ à 400 M€ (+80M€) entre 2007 et 2012.

Les compensations de l’Etat ont été figées et n’ont pas suivies l’inflation entrainant ainsi un effet ciseau et une baisse de la capacité d’autofinancement.

De plus la réforme fiscale de 2010 a transformé considérablement la nature des recettes perçues par la Région. Son autonomie fiscale a largement reculé sous l’effet des suppressions de la TP et son remplacement par la CVAE et de la part régionale sur le foncier bâti.

Le panier de recette de la région provient donc des dotations et d’une imposition dépendant avant tout de la conjoncture économique.

Au final, au lieu de décentraliser, l’Etat a re-centralisé son pouvoir en s’attaquant à l’autonomie financière des régions et augmentant la dépendance de celles –ci aux dotations d’état dont la réduction ne cesse de s’aggraver.

La capacité d’autofinancement nette s’en est trouvée réduite, passant de 100 M€ en 2007 à 60 millions d’euros en 2012. Avant 2007, la capacité d’autofinancement couvrait 45% des investissements. En 2012, nous constatons une réduction de ce chiffre à moins de 35% !

L’investissement est globalement en recul de -20%. Dans l’enseignement, la Région a réduit ses investissements de 40% !

Par ailleurs il est à noter que la CRC se métamorphose en commissaire politique et se permet d’émettre des remarques qui sont loin d’être politiquement neutre. Ne doutons pas que sur ce point, la Chambre Régionale des Comptes, trouvera finalement des « porteurs d’eau », amnésiques, comme notre collègue Duguery, enfilant l’uniforme du « pompier pyromane ».

La CRC accuse la région de n’avoir pas joué sur tous les leviers pour éviter la contraction de l’épargne depuis 2010.

Sur le transfert des 1400 TOS, la CRC aurait préféré procéder au non alignement du régime indemnitaire des agents des lycées sur ceux du siège, la limitation de l’avancement de carrière pour les agents des lycées et la possibilité d’une plus grande austérité dans le dialogue de gestion avec les lycées sur leur dotation en personnels.

La CRC se fait bien la porte-parole de la cours des comptes au niveau national, qui propose en permanence l’austérité et la baisse de la dépense utile.

Tirons quelques enseignements de ce rapport:

  • nous percevons bien les effets dévastateurs de l’acte II de décentralisation, tel qu’il s’est produit conjugué à la suppression de la taxe professionnelle.
  • Une évaluation des actes de décentralisation s’imposer alors que le programme de François Hollande, de 2012, prévoyait de revenir sur la vision libérale de la réforme territoriale et surtout comptait donner aux collectivités les moyens dont elles ont besoin pour leur avenir. Cette évaluation aurait dû précéder la réforme territoriale.
  • A l’opposé, Le gouvernement s’est engouffré dans les logiques de concurrence et de compétions entre les territoires. Avec les différents volets de la réforme territoriale. C’est notamment le cas du projet de loi NOTRe approuvé en 1ere lecture à l’Assemblée nationale.

Je retiendrai de ce projet de loi NOTRe, trois points :

  • Le suffrage Universel pour les Conseils Communautaires, avec là les conséquences que cela pourra avoir. L’Association des Maires de Frances dit : « L’élection au suffrage universel direct des élus intercommunaux sans fléchage à l’échéance 2020 créerait de fait une nouvelle collectivité territoriale. Elle marginaliserait les maires des futures assemblées intercommunales ».
  • La disparition de la clause de compétence générale qui aura des conséquences graves avec la suppression de financements croisés. Je pense en particulier, au commune et aux intercommunalités, si elles n’inscrivent pas leurs projets dans le cadre de compétences partagées, tel que le tourisme, le sport et la culture, si cela reste des compétences partagées ?
  • La montée en puissance du couple Région/Métropole qui marque effectivement une évolution de notre socle républicain de nos institutions.

Je terminerai mon intervention par les propos que j’ai prononcé à l’Assemblée Nationale dans l’explication de vote dans le projet de loi NOTRe :

« Nous croyons à la nécessité de maintenir chaque niveau de collectivité. Les communes, les départements et les régions doivent disposer de compétences identifiées, mais non exclusives, d’outils de coopérations, de moyens pour agir en faveur de projets partagés.

Notre vision est claire : nous défendons une décentralisation au service de nos concitoyens et organisée en fonction du principe de proximité – en somme, une décentralisation qui renforce notre démocratie locale ».

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 10:15

Conseil régional d’Auvergne

Voeu adopté en Session du mardi 24 mars 2015

Groupe Front de gauche

Vœu présenté par le groupe Front de Gauche – Europe Ecologie les Verts

Vidange du barrage hydroélectrique de LA BOURBOULE

Le 13 février dernier, la vidange subite du barrage hydroélectrique de la Bourboule, situé sur le cours de la Dordogne, a entraîné la destruction de l’écosystème aquatique sur un linéaire d’une vingtaine de kilomètres. L’asphyxie des boues relâchées par le barrage, et le colmatage impressionnant du lit du cours d’eau, ont anéanti totalement ou partiellement la vie aquatique présente sur un cours d’eau aux qualités environnementales et piscicoles reconnues, source d’une importante activité touristique. Ajoutons à cet état de fait que la rupture, ou l’ouverture, des vannes de la retenue, est intervenue hors période d’ouverture de la pêche. Elle aurait pu faire de nombreuses victimes au regard de la hauteur et de la puissance de la vague ayant dévalé le lit de la Dordogne.

Un tel préjudice remet en question des années d’engagement au service de l’amélioration et de la valorisation du milieu aquatique, et notamment des efforts consentis à travers le SAGE Dordogne amont et le contrat territorial Haute-Dordogne, par tous les acteurs locaux sur un bassin versant classé « Réserve mondiale de Biosphère » par l’UNESCO depuis 2012.

A juste titre, les acteurs de la pêche et de la protection du milieu aquatique se sont indignés qu’une telle catastrophe environnementale n’ait que si peu de résonnance au regard du préjudice subit. La manifestation qu’ils ont organisée le 14 mars dernier avait ainsi pour objectif de dénoncer non seulement le préjudice environnemental subit, mais aussi les conditions de l’exploitation d’un tel ouvrage et son utilité.

Cet évènement interroge en effet directement sur les conséquences de la privatisation et de la vente à des investisseurs privés d’ouvrages hydroélectriques comme celui de la Bourboule, précédemment propriété de l’entreprise publique EDF, et exploité aujourd’hui par la société privée SOPRELEC. La rente financière procurée par le rachat de l’hydroélectricité produite ne peut exonérer les exploitants privés de leurs responsabilités dans l’entretien et le fonctionnement de leurs ouvrages au regard du droit de l’eau et du rétablissement des fonctionnalités écologiques des cours d’eau.

En conséquence, le Conseil Régional Auvergne:

  • Demande que toute la lumière soit faite sur les causes de cette catastrophe écologique afin d’aboutir à une procédure de réparation, et que des moyens soient prévus pour assurer une reconquête rapide des capacités et de la qualité de ce cours d’eau emblématique ;

  • Réaffirme le besoin d’une transition énergétique sous maîtrise publique, respectueuse des milieux naturels et garantissant une véritable sécurité dans la gestion des ouvrages ;

  • Demande, en lien avec les propositions des acteurs de la pêche et de la protection du milieu aquatique, que soit posée la question du maintien ou de l’effacement de cet ouvrage privé au regard de sa sécurité et des impacts qu’il est susceptible de provoquer, alors que les exigences règlementaires se sont, à juste titre, renforcées, pour favoriser une reconquête de la qualité de l’eau et la continuité écologique de nos écosystèmes aquatiques.

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 10:10

Conseil régional d’Auvergne

Session du 24 mars 2015

Groupe Front de gauche

Vœu Pour le respect de la souveraineté du peuple grec

(Présenté par le Groupe Front de gauche)

Le 25 janvier dernier, le peuple grec a exprimé des orientations politiques claires de rupture avec les politiques d’austérité imposées par la Troïka et l’Union Européenne à son encontre, malgré les multiples pressions des semaines ayant précédé le scrutin.

La classe politique française dans sa quasi-totalité et l’ensemble des forces de gauche ont salué la victoire du parti SYRIZA lors de ces élections législatives, la nomination d’Alexis TSIPRAS à la tête du gouvernement grec et le retour d’une volonté populaire et citoyenne déterminée sur le devant de la scène politique.

Or, si l’Etat grec a exprimé sa volonté, leur droit à faire respecter des orientations prises démocratiquement est remis en cause par les menaces que font peser sur le pays les grandes institutions internationales. Le gouvernement grec est confronté à des pressions des institutions internationales qui contraignent la mise en œuvre de son programme pour lequel il a été démocratiquement élu.

La solidarité avec l’Etat grec doit aujourd’hui s’exprimer afin de permettre aux dirigeants démocratiquement élus de respecter les engagements pris devant les citoyens.

En se positionnant au côté de la Grèce, la France réaffirmerait son attachement sincère à la souveraineté populaire d’un Etat de droit et pourrait en outre initier une prise de conscience des peuples européens sur les impasses des politiques d’austérité en Europe.

Aujourd’hui, Nous nous opposons fermement à cette logique selon laquelle « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. », comme l’a affirmé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Les prochains mois seront décisifs pour que des politiques permettant de sortir enfin la Grèce de la crise économique et sociale dans laquelle cinq ans de cure d’austérité l’ont plongé, pour que le choix du peuple grec soit respecté, pour construire les bases d’une autre Europe : solidaire, écologique, juste et démocratique.

Le Conseil Régional d’Auvergne, soutient la politique par le gouvernement Grec, y compris les réformes fiscales et leurs applications effectives ; l’Union Européenne pouvant si nécessaire soutenir cette application effective et les moyens de contrôle qu’elle nécessiterait.

Dans ces conditions, le Conseil Régional d’Auvergne, appelle le gouvernement à soutenir l’Etat grec et à participer activement à la mobilisation internationale en faveur du gouvernement grec dans les négociations engagées avec les institutions européennes.

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 12:25

Hommage à Yves le combattant !


Carroy [Résolution de l'écran]
Notre collègue et camarade s’en est allé, emporté par un cancer qu’il aura combattu de pied ferme jusqu’à son dernier souffle. Nous saluons son courage et la lutte sans merci qu’il avait entrepris contre la terrible maladie. Face à elle, Il n’a rien lâché pendant des années. Il a su, en permanence, trouver les forces indispensables pour faire de la résistance, pour rester debout, pour tenir tête au cancer et ne rien louper de ce qui se passait dans le monde. Jusqu’à la fin il a était un homme discret mais très impliqué dans la vie de son parti et du Front de gauche.

Nous perdons un élu de conviction engagé pour une gauche qui ne se renie pas, une gauche de combat et de courage. C’est pour cela qu’en 2008 il quitte, avec d’autres militants et militantes le Parti socialiste pour créer le Parti de Gauche dans le département du Puy-de-Dôme et la région Auvergne. Il rejoindra alors le groupe Communiste du Conseil régional, qui prendra alors la dénomination de « groupe Communiste et du Parti de gauche ».

C’est en 2010, suite à des élections régionales prometteuses, que le groupe, fort de ses 9 élu-e-s, se nommera désormais « Front de gauche » rassemblant alors le PG, le PCF et la Gauche Unitaire. Yves fut un ardent partisan du Front de gauche. Il a été actif depuis sa création pour l’installer dans le paysage politique régional mais aussi national.

Dans son mandat d’élu régional, il avait particulièrement à cœur de défendre la formation professionnelle pour les salariés et les privés d’emploi. Pour lui, la formation professionnelle publique est un des remparts à la crise indispensable pour celles et ceux qui n’ont plus d’emploi. Dans ce domaine, également, Yves CARROY souhaitait savoir et connaître les évolutions et les effets de la politique régionale. Il n’hésitait pas à prendre le téléphone pour joindre nos collaborateurs au Conseil régional afin d’avoir des comptes rendus précis des réunions de groupe ou d’intergroupe et de sessions.

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris son décès. Mais quoi qu’il arrive nous poursuivrons nos combats communs pour l’émancipation humaine, pour construire les conditions réelles d’une alternative politique au libéralisme et à l’austérité. Nous ne lâcherons rien Yves !

Eric DUBOURGNOUX

 

yves carroy

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